- blouse
-
• 1680; au jeu de paume 1600; o. i., probablt germ.♦ Trou d'une table de billard américain (et des anciens billards). ⊗ HOM. Blues. blouse 2. blouse [ bluz ] n. f.• 1788; o. i.1 ♦ Ample chemise de toile grossière qui était portée par les paysans, les gens du peuple.2 ♦ Vêtement de travail que l'on met par-dessus les autres pour les protéger. ⇒ bourgeron, sarrau, tablier; vx souquenille . Blouse de peintre. « Il portait la longue blouse grise du petit négoce » (Bergounioux). Blouse blanche des infirmières. — Par méton. Les blouses blanches : le personnel médical; les scientifiques.3 ♦ Chemisier de femme, large du bas, souvent boutonné dans le dos, porté vague ou serré dans une ceinture. ⇒ corsage. Blouse de soie.Synonymes :blousen. f.d1./d Vêtement de travail fait de grosse toile. Blouse d'infirmier, d'écolier.d2./d Corsage de femme en tissu léger. Une blouse froncée à la taille.I.⇒BLOUSE1, subst. fém.Trou pratiqué aux quatre coins et au milieu des plus longs côtés d'un ancien billard. Mettre une bille dans la blouse (Ac. 1798-1932). Il y a six blouses dans un billard (Ac. 1798-1878). Mettre une bille en blouse (BALZAC, Correspondance, 1832, p. 37). ... un billard crevé qui tendait ses quatre blouses comme des sébiles (A. DAUDET, Lettres de mon moulin, 1869, p. 187) :• Ce n'est point ici un meuble aux pieds tournés, aux plinthes de bois luisant et riche, aux blouses de cuivre doré, où, sur la table verte, on poursuit la rouge et la blanche dont l'ivoire retentit en se choquant, ...PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 25.— Loc. arg. Être, se mettre dans la blouse. Se tromper (cf. Dict. d'arg. ou la lang. des voleurs dévoilée, 1847, p. 249; FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 248). Mettre qqn dans la blouse. Le tromper (cf. FLAUBERT, Correspondance, 1853, p. 118 et blouser1).Prononc. ET ORTH. :[blu:z]. Homon. blouse2. Les dict. gén. enregistrent la graph. blouse. LITTRÉ signale : ,,on écrivait autrefois belouse``. Cf. aussi DG : ,,La forme primitive [de blouse] paraît être belouse``. QUILLET 1965 traite, s.v. blouse2 (jeu de billard), le terme qui désigne le : ,,Filament court contenu dans la laine`` et ajoute : ,,on dit plus souvent blousse``.Étymol. ET HIST. — a) 1600 jeux « creux destiné à recevoir les balles au jeu de paume » (FAUCHET, Origines des Chevaliers, L. II, 528 v° dans HUG. — 1680, RICH.; répertorié dep. Lar. 19e; b) 1680 (RICH. : Belouse, ou blouse. Terme de billard. Le trou où l'on pousse la bille).Orig. inc. (EWFS2 et BL.-W.5); l'hyp. d'un empr. au néerl. bluts « bosse, enfonçure » fait difficulté des points de vue phonét. et sém., le néerl. ne connaissant pas cet emploi techn. (VALKH., p. 65); antérieurement 1585 forme belouse, sens libre (CHOLIÈRES, 5e Matinee, p. 209 dans HUG.).II.⇒BLOUSE2, subst. fém.A.— COSTUME1. Vêtement de grosse toile en forme de chemise porté autrefois dans leur travail quotidien par les gens de la campagne, les ouvriers, les marchands, etc. Homme en blouse (TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, p. 280); Les hommes en blouse sont des ouvriers (ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, p. 29). Porte-blouse (HUGO, Les Misérables, t. 2, 1862, p. 421) :• 1. ... la bêche, l'ignoble bêche, disent nos députés, déshonore le sol, bonne tout au plus à nourrir une famille, et quelle famille! En blouse, en guêtres, en sabots.COURIER, Pamphlets pol., Simple discours à l'occasion d'une souscription pour l'acquisition de Chambord, 1821, p. 87.• 2. Et ça fait le dégoûté encore, parce qu'on porte une blouse! Le jeune homme s'était retourné, toisant le zingueur, qui continuait :— Apprends un peu, bougre de greluchon, que la blouse est le plus beau vêtement, oui! Le vêtement du travail!ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 739.• 3. Le vieux Dominique l'accompagnait, ayant passé pour la circonstance sa blouse de cérémonie, une blouse de toile bleue, ornée de broderies blanches aux poignets et sur les épaules.MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 165.2. Vêtement de toile ou de tissu plus léger, taillé comme une blouse, et qui sert, dans certains métiers, à protéger les autres vêtements. Blouse d'écolier, de peintre, de chirurgien :• 4. Je ne vis d'abord de lui, dans la nuit tombante, que son chapeau de feutre paysan coiffé en arrière et sa blouse noire sanglée d'une ceinture comme en portent les écoliers.ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, p. 9.• 5. À l'intérieur, et dès la porte, sont pendues des blouses qui ne quittent pas la chambre du malade et que les médecins revêtent quand ils viennent faire leur visite.G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 185.B.— P. méton. Personne revêtue d'une blouse; paysan, ouvrier. Au fig. La blouse, les blouses. Les ouvriers, le peuple (supra ex. 2). Le monde des blouses (MURGER, Scènes de la vie de jeunesse, 1851, p. 47). La blouse et la redingote s'asseyaient à la même table (J. VALLÈS, L'Enfant, 1879, p. 360).— Les blouses blanches. Les médecins. La solidarité des blouses blanches (H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 190).C.— P. ext. Sorte de corsage féminin à manches. Synon. chemisier. Blouse de lamé (ANOUILH, La Sauvage, 1938, III, p. 229). Blouse de soie (BERNANOS, La Joie, 1929, p. 598). Blouse en vichy (COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 104) :• 6. Debout devant sa commode, Berthe examinait ses blouses une à une, et jetait sur le lit celles qui paraissaient défraîchies. Elle retrouva le corsage de linon qu'elle portait la semaine dernière.CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, p. 103.Prononc. ET ORTH. :[blu:z]. Homon. blouse1, blues (cf. ROB. et Pt ROB.). Lar. 19e signale que belouse est la 1re forme de ce mot. Cf. aussi GUÉRIN 1892 : ,,forme anc. et prononciation provinc. de blouse``. Lar. encyclop. rappelle : ,,C'est à la fin du XVIIIe s. que le mot blouse commence à remplacer celui de bliaut``. Une éphémère graph. blouze est attestée dans le vocab. de la mode (cf. L'Observateur des modes, 31 mai 1822, p. 240 et 271 : ,,Sauf les robes en blouzes, on ne remarque aucune forme nouvelle``, ,,Les blouzes que quelques ultrà-fashionnables avaient offert [sic] au public des Tuileries (...) ont été beaucoup mieux reçues à la campagne, on assure même qu'elles deviendront le costume obligé de tout chasseur``).Étymol. ET HIST. — 1. a) 1788 « vêtement ample des paysans » (cité par A. BABEAU, La Vie Rurale dans l'Ancienne France, 2e éd., 1885, p. 62, n. 4 dans Fr. mod., t. 23, p. 142 : J'ai rencontré pour la première fois le mot blouse — en ce sens — dans un inventaire de Lassicourt en 1788); 1793 (P. CARON, Rapports des Agents secrets du Ministre de l'Intérieur dans les Départements — 1793 — an II, Paris, I.N., 1913, t. 1, p. 168 dans BRUNOT t. 9, 2, p. 951, note 8 : Blouses — de drap fendues par le devant —); b) p. ext. 1822 blouze (Observateur des modes, p. 271, v. prononc. et orth.); 1835 blouse (Ac.); 1899 (Cost. : Un corsage de mode tout actuelle, porte le nom de blouse); 2. 1858-66 la blouse « les ouvriers » (VERLAINE, Premiers vers, p. 15).Orig. inc.; peut-être à rattacher à blaude à cause de la concordance sém. mais le changement du -d- en -z- est inexpliquée (FEW t. 21, p. 518). Le nom lat. de la ville de Péluse (Pelusium) ne semble pas pouvoir être à l'orig. du mot; cette ville avait changé de nom avant le Moy. Âge et l'industrie textile ne paraît pas avoir été une de ses activités.STAT. — Fréq. abs. littér. :949. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 274, b) 2 635; XXe s. : a) 1 943, b) 1 220.BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 149. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 372 (s.v. blaude); t. 3 1972 [1930], p. 108.1. blouse [bluz] n. f.ÉTYM. 1680 (1600, terme de jeu de paume); orig. incert.; on a proposé le néerl. bluts « bosse; enfonçure », phonétiquement inadéquat; par ailleurs, belouse, 1585, a un sens érotique.❖♦ Vx. Trou, poche aux coins et au milieu des grands côtés, dans les anciens billards. || Envoyer une bille dans la blouse. ⇒ 1. Blouser.❖DÉR. 1. Blouser.HOM. 2. Blouse, blues.————————2. blouse [bluz] n. f.ÉTYM. 1788; orig. obscure; mot régional, le rapport avec blaude n'est pas établi; pour Guiraud, la var. belouse permet de rattacher le mot au lat. bullosa « en forme de bulle, gonflé, bouffant », de bulla.❖1 Vêtement de travail que l'on met par-dessus les autres pour les protéger. ⇒ Bliaud, bourgeron, casaque, sarrau, souquenille, tablier. || Blouse de toile, de cotonnade. || Au XIXe siècle, les ouvriers étaient vêtus de blouses (⇒ Blousier). || Blouse de paysan. || Blouse de roulier. ⇒ Roulière (vx). || Blouse d'artiste, de peintre. || Blouse de chirurgien. ⇒ aussi Casaque (5.). || La blouse blanche des infirmières. || Blouse d'écolier. || Porter une blouse. — Être en blouse. || Des hommes en blouse (→ Roulière, cit. 1).1 Il avait une blouse grise, à ceinture et à plis fixés sur sa taille courte, qui lui donnait l'aspect d'une barrique cerclée.♦ Par métonymie, vx. || Les blouses, le monde des blouses (des ouvriers).2 (1899). Chemisier de femme, large du bas, porté vague ou serré par une ceinture. ⇒ Chemisette, chemisier, corsage. || Blouse de soie. || Blouse à grand col se passant par la tête. ⇒ Marinière. || Porter une blouse.2 Plutôt que d'être à nouveau séduit par des souvenirs de là (de Rome), il s'intéresserait à la transparente blouse de sa voisine (…)A. Pieyre de Mandiargues, la Marge, p. 93.♦ Vêtement léger (d'homme ou de femme) habillant le torse. || Blouse ukrainienne.❖DÉR. Blousé, 2. blouser, blousier, blouson.HOM. 1. Blouse, blues.
Encyclopédie Universelle. 2012.